« Oser faire le métier qui vous plaît ! »

Tel est le message délivré par Emmanuel Berthier, préfet de Moselle, aux lycéens présents le 8 mars dans les murs de la Préfecture de Moselle. Un conseil confirmé par les douze femmes venues témoigner de leur parcours atypique, de la passion de leur métier et de la nécessité d’oser.

Une approche à laquelle souscrit l’AFFDU Lorraine, concernée au premier chef par cette thématique et qui a répondu présente à l’invitation de monsieur le Préfet. Cette animation dans le cadre de la Journée de la Femme 2017 a permis aux lycéens de découvrir l’exposition  » Tous les métiers sont mixtes » et d’échanger directement avec les entreprises présentes sur place.

La défense des droits de femmes : un combat permanent

Pour Marie-Laure Vautrin (Déléguée aux Droits des Femmes et à l’égalité à la direction départementale de la cohésion sociale en Moselle) animatrice de cette table ronde « Le combat pour la défense du droit des femmes est permanent». En France et dans de nombreux pays l’égalité Homme / Femme n’est toujours pas une évidence, particulièrement dans le domaine professionnel.

A l’entrée dans la vie active, « les hommes ont une palette de choix trois fois plus large que celle des femmes » souligne Emmanuel Berthier. Sur 486 métiers répertoriés le choix des filles se concentre sur 22 métiers quand les garçons choisissent dans un éventail de 67 professions. « Cette inégalité flagrante est à combattre par tous, y compris par les jeunes en phase d’orientation professionnelle» rappelle Monsieur Le Préfet à son jeune auditoire.

« Que vous soyez fille ou garçon, laissez fonctionner votre imagination. Ne vous laissez pas enfermer par des préjugés anciens » conseille- t’il aux lycéens avant de passer la parole aux femmes venues partager leur parcours professionnel.

 

 

 

 

 

 

 

 

Douze femmes aux métiers atypiques : passion et compétences d’abord !

Vanessa, Anne-Laure, Sandra, Brigitte, Stessy, Tiffany, Claire, Anne, Rachel, Anita, Dominique ou Laetitia…Elles ont entre 23 et 55 ans, sont célibataires ou mères de famille.

Qu’elles soient dans l’armée de l’air, la gendarmerie, les douanes, les sapeurs pompiers, la SNCF, la justice, dans la formation technique, aux manettes d’un poids lourd de la sidérurgie ou à la tête d’une PME des travaux publics, elles ont en commun : la passion de leur métier, la volonté de s’affirmer par le biais de leurs compétences professionnelles et admettent toutes qu’à un moment donné elles ont du faire leurs preuves dans un univers traditionnellement masculin.

Ainsi, Vanessa se souvient de son arrivée en 1999 à la brigade de nuit en région parisienne. « Alors toute jeune diplômée, j’ai du faire mes preuves sur le terrain. » Même son de cloche du côté de Brigitte, aujourd’hui à la tête d’une quarantaine de personne au sein de la douane. « Les mentalités ont bien évolué. A l’époque j’ai du faire mes preuves auprès de mes collègues hommes mais aussi …de leurs femmes qui ne voyaient pas forcément d’un bon œil l’arrivée d’une jeune femme dans le service. « C’est vrai opine, Sandra, sa voisine, 1ère femme pilote de l’air à l’époque dans sa promotion, aujourd’hui, officier réserviste dans l’armée de l’air. Nous sommes reconnues par nos compétences, mais la remise en cause est permanente ».

Pour Tiffany, fan de formule 1, ingénieure en mécanique de production, manager d’une équipe dans un atelier de maintenance SNCF « Il faut oser faire ce que vous avez envie de faire. La mixité est une richesse pour les entreprises car les hommes et les femmes sont complémentaires dans leur façon d’appréhender le travail ou de gérer les relations ». « C’est avant tout une question d’individu et de compétences, plutôt que de sexe » enchaîne Claire, qui a choisi le corps des sapeurs pompiers après une formation d’ingénieur en sécurité Incendie, aujourd’hui, lieutenant et à la tête d’un groupe d’intervention de 22 personnes.

Anita, directrice depuis 2012 d’un important site industriel souligne l’importance des rencontres et la capacité d’écoute dans une carrière professionnelle.

Dans le monde de l’entreprise encore, Dominique témoigne que tout est possible aux femmes à conditions qu’elles ne se mettent pas elles même des freins. « Après une formation d’agricultrice, j’ai intégré une entreprise en qualité de comptable à mi-temps. Passionnée par la technique, j’ai évolué jusqu’à en prendre la tête aujourd’hui. Quand une femme s’engage dans un métier technique, c’est un choix. C’est un vrai plus pour l’entreprise. Mon parcours prouve que l’on peut entrer par la petite porte et finir patron…à condition d’oser. ».

Toutes ces femmes passionnées s’appuient sur leurs compétences et sont reconnues pour cela dans leur milieu professionnel. A ces qualités techniques, s’ajoutent des qualités relationnelles et l’utilisation de l’humour pour prendre du recul et prévenir les tensions.